[Corse-Matin] L’extension du terre-plein du port doit fluidifier le trafic en ville

Passer d'une capacité de stockage de 600 places à 950 places en gagnant sur la mer ! C'est le projet de la chambre de commerce et d'industrie de Corse, gestionnaire du port de commerce de L'île-Rousse, pour faciliter les embarquements.
Photo montrant l'extension du terre plein du port

« Nous allons créer une capacité de stockage de 4 500 m 2 supplémentaires, cela permettra d’absorber le flux de véhicules entrants et donc, de décongestionner le centre-ville »

Le débarquement et surtout l’embarquement des véhicules depuis le port de commerce de L’île-Rousse, n’est pas sans répercussion sur la circulation jusqu’en centre-ville. Faute de places de stationnement en nombre suffisant, les automobilistes patientent comme ils le peuvent jusqu’à l’heure du départ. Face à cette problématique récurrente, la chambre de commerce et d’industrie de Corse, gestionnaire de l’unique port de commerce balanin, va agrandir son esplanade en gagnant 4 500 mètres carrés sur la mer. Ces travaux à 6 millions d’euros sont financés par l’État via le PEI, par la région et par la CCI. Ils doivent débuter en décembre 2024 et durer 2 ans, avec une interruption estivale en 2025 et en 2026.

« D’un point de vue technique, il nous faut davantage d’espace afin d’augmenter notre capacité de stockage de véhicules, détaille Mado Guidicelli, coordinatrice générale des ports de Haute-Corse. L’objectif est d’améliorer la fluidité du trafic et les conditions de sécurité. En passant d’une capacité de 600 places à une capacité de 950 places, nous aurons la possibilité de gérer plusieurs parcs d’embarquement de manière simultanée. Nous pourrons également dissocier les flux des véhicules légers et des poids lourds, comme cela se fait à Bastia. »

Police municipale et SMS aux passagers

La protection du futur terre-plein nord-est sera assurée par une digue d’une longueur de 120 mètres, constituée d’acropodes et d’enrochements, afin de résister à une houle centennale. La hauteur de cette digue sera limitée, dans un souci d’intégration paysagère avec le reste du site de la Pietra. D’ailleurs, les plans ont été réalisés en concertation avec le conservatoire du littoral.

« Il ne fallait pas que la digue bouche l’horizon, nous voulons continuer à voir la pointe du cap Corse, indique Pierre Negretti le président de la commission Balagne de la CCI. Nous nous assurerons aussi que les deux années de travaux à venir ne perturbent en rien l’activité commerciale de notre port. Depuis de nombreuses années, nous travaillons en concertation avec la commune de L’île-Rousse et avec les compagnies maritimes pour gérer au mieux le trafic de véhicules. Par convention, la police municipale régule la circulation et un système de SMS, géré par les compagnies, permet aux passagers de savoir quand se présenter au port »

À cause d’un vent fort à Bastia, la journée du 6 août 2023 avait atteint un record de trafic à L’Île-Rousse, avec 2 500 véhicules et 10 000 passagers en transit. C’est dire si la tâche est complexe, dans une ville d’à peine 3 600 habitants. Depuis les baies vitrées de son établissement, Hyacinthe Canava, gérant de la brasserie du port, suit au jour le jour l’état du trafic : « Le problème des parkings sur le port est récurrent. Plus il y aura de stockage de voitures et plus les portes seront ouvertes en amont, moins il y aura de gens sur les routes. Et les commerçants travailleront mieux. Si l’on n’arrive pas à trouver de solution de parking, de préstockage, c’est la mort lente de nos commerces. Lorsque le trafic est bouché, même nos habitués ne viennent plus. Parfois, la route du port, c’est le périphérique parisien. Les voitures sont pleines, les établissements sont vides. On espère que les travaux à venir apporteront une solution, que les gens qui attendent d’embarquer pourront venir se rafraîchir chez nous, manger un morceau, utiliser les toilettes. Bien sûr, les chambres de commerce ont des impératifs de contrôles, on le sait. Pour l’heure, je ne sais pas exactement comment cela va être configuré. »

JEAN-FRANCOIS PACELLI

PHOTO : OLIVIER SANCHEZ

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