En Corse, la multiplication des incendies criminels inquiète

Vingt-quatre heures après l’incendie criminel de cinq bateaux à Calvi, un catamaran d'une société de promenade en mer a été entièrement détruit dans la nuit de mardi à mercredi. Le dernier épisode d'une série d’incendies criminels ciblant le secteur du tourisme maritime et qui fait réagir.

Corse Net Infos – VL


Il était environ 4 heures du matin, ce mercredi 4 juin, lorsque l’alerte a été donnée. Le catamaran Dolce Vita, un bateau hybride de 23 mètres équipé de voiles et de panneaux solaires, a été entièrement ravagé par les flammes dans le port de Calvi.

L’embarcation appartenait à une société spécialisée dans les croisières touristiques. Malgré l’intervention rapide des secours et la mobilisation de moyens importants, le navire a été totalement détruit. Un barrage flottant antipollution a aussitôt été déployé.

Ce nouveau sinistre vient s’ajouter à une série d’incendies qui visent directement des entreprises du secteur maritime insulaire. La veille, cinq embarcations semi-rigides appartenant à trois sociétés de promenade en mer — Corse Promenade, Calvi Aventure et Giru Mare — avaient été incendiées.

Le 29 avril à Saint-Florent, quatre bateaux avaient été détruits, dont Le Popeye, un navire emblématique actif depuis plus de 30 ans. Le 12 mai, un bateau de la compagnie Nave Va avait été la cible d’un incendie à Ajaccio, après une première tentative sur la même embarcation en février.

Face à cette escalade, la Chambre de commerce et d’industrie de Corse a publié ce mercredi un communiqué.

 « À trois reprises depuis le début de l’année, nous avons publiquement exprimé notre soutien aux professionnels victimes d’attentats, d’incendies et d’autres atteintes à leurs commerces ou entreprises »rappelle l’institution consulaire. Mais cette fois, le ton est plus grave encore : « Les dégâts physiques, financiers et psychologiques de cette spirale désastreuse ne laissent plus aucun répit à celles et ceux qui font vivre notre territoire. » 

Dans un message sans détour, la CCI alerte sur le risque d’effondrement économique de certains secteurs insulaires : « Ces actes condamnent des familles, des emplois, des pans entiers de notre économie au déclin, voire à la disparition. » Et d’ajouter : « Les auteurs et commanditaires de cette vague de violence autodestructrice doivent être mis hors d’état de nuire sans délai, au risque de précipiter l’économie corse, déjà fragile, vers le chaos et l’anarchie. »

Le communiqué insiste également sur la menace que ces violences font peser sur l’avenir entrepreneurial de la jeunesse corse : « Elles annihilent nos valeurs, détruisent la liberté du commerce et ferment les perspectives de création d’activité pour les jeunes générations. » 

La CCI appelle à une réponse immédiate de l’État, de la justice et des forces de l’ordre, pour enrayer une dynamique de peur et d’instabilité croissante. Elle rappelle aussi que ces violences ne sont pas seulement le fait d’actes isolés mais qu’elles « sapent les fondations même de notre société, en instaurant un climat de défiance et de repli ».

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