La Lettre I Deux avions, un saint siège et un siège présidentiel…

À l’aéroport international Napoléon-Bonaparte d’Ajaccio, la direction et les équipes consulaires se sont mobilisées jour et nuit pour assurer l’organisation sans faille d’une journée rendue superlative par l’aller-retour et la rencontre au sommet de deux chefs d’État venus de Rome et de Paris

Le pape François en Corse

Depuis Rome jusqu’à Ajaccio, le Pape François a été acheminé à bord d’un avion de la compagnie ITA Airways, porte-drapeau de l’Italie, qui a récemment rejoint le cercle des partenaires d’Air Corsica.

C’est d’ailleurs notre compagnie régionale qui, au terme d’une journée inoubliable pour la Corse, a eu l’immense privilège de ramener le Saint-Père sur son avion I Sanguinari ainsi que la délégation de 69 journalistes accrédités par le Vatican pour le suivre dans tous ses déplacements.

« Un moment magique » selon la direction et l’équipage d’Air Corsica qui a ainsi accompli son premier vol d’État, le plus observé dans le monde sur Flight radar 24, la plateforme de suivi des parcours aériens.

C’est donc à l’aéroport international Napoléon-Bonaparte, du nom de l’enfant prodigue d’Ajaccio qui a bénéficié ensuite d’une vue panoramique imprenable sur la spectaculaire messe du Casone, que le souverain pontife a posé pour la toute première fois le pied sur le sol corse.

Un instant historique qui a fait l’objet d’une organisation millimétrée et d’une préparation minutieuse quatre semaines auparavant, aussitôt connue l’annonce officielle de la visite pontificale.

Des réunions quotidiennes avaient eu lieu en préfecture avec les autorités civiles, militaires et diocésaines pour assurer la sécurité de cette journée qui a commencé tôt le matin avec l’arrivée du pape François et s’est terminée la nuit tombée avec celle du Président de la République accompagné du ministre de l’Intérieur, ce dernier présent toute la journée puisqu’il avait été chargé d’accueillir le chef de l’État du Vatican au pied de la passerelle.

Un ballet aérien réglé comme du papier à musique

La CCI de Corse, gestionnaire de l’aéroport depuis des lustres, était naturellement au cœur de ce dispositif sans précédent. Le directeur Laurent Poggi était aux manettes pour coordonner l’ensemble de ses équipes mobilisées sur l’évènement.

Sans jamais rechercher la lumière des projecteurs, elles ont œuvré en coulisses, quasiment jour et nuit, pour s’assurer, dans les moindres détails, que ce 15 décembre 2024 hautement protocolaire, traverserait le calendrier corse sans un petit accroc mais, au contraire, serait pour toute la communauté consulaire un temps d’honneur, de fierté et, bien sûr, d’émotion.

Même le ciel corse avait fait place nette. Non seulement en revêtant un habit bleu céruléen pour la circonstance, mais en délivrant ses couloirs aériens de toute activité superflue. Le trafic avait été réduit à sa plus simple expression : les deux vols Air Corsica à destination de Nice et Marseille n’ont décollé que tard le soir et le vol-charter programmé sur la Laponie a été délocalisé sur Bastia avec la bénédiction du Père-Noël et à la satisfaction globale des passagers concernés.

Ainsi, la myriade d’appareils, avions et hélicoptères, du Vatican, de l’Élysée, de l’Armée et de la Sécurité civile, ont pu atterrir et décoller selon les horaires prévus dans un ballet aérien réglé comme du papier à musique.

Le « Jour J », 80 agents de la chambre étaient présents sur le tarmac, dans l’aérogare et le centre d’affaires où s’est déroulé l’entretien « vespéral » entre le Pape François et Emmanuel Macron.

La CCI avait été chargée de commander un tapis rouge long de soixante-dix mètres et de le déployer sur le tarmac jusqu’au terminal pour les deux chefs d’État, le catholique et le républicain, et de mettre en scène la magnifique décoration florale dans les espaces intérieurs, en particulier le centre d’affaires où a eu lieu l’entretien au sommet. Les fleurs ont exhalé comme un parfum d’apaisement…


Article paru dans la Lettre N°50

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