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[Corse-Matin] Transports : des « solutions » à moyen-terme

Hier, dans la grande salle de l'hôtel consulaire à Bastia, des désaccords se sont manifestés. Des incompréhensions ont été livrées entre professionnels de tourisme et élus qui ne partagent pas toujours la même lecture du tourisme en Corse.
Réunion pour la question des transport avec le président de la CCI et la présidente de l'office des transports

D’aucuns en sont néanmoins convenus : l’enjeu de cette journée de concertation est de « trouver des solutions » en travaillant de concert.

Si les intentions sont bonnes, sur le papier, c’est parfois plus malaisé à les mettre en forme.

Trouver des synergies, identifier des moyens à mutualiser pour optimiser les transports en Corse et faire baisser leur prix, tout tourne toujours autour du coût.

Ainsi, avec les compagnies maritimes et aériennes présentes, plusieurs pistes ont été évoquées. Parfois, les dispositifs semblent bien arrêtés, d’autres fois encore fragiles en l’absence de certitudes quant à leur faisabilité juridique et de conditions d’attribution relativement floues. C’est dire si le chantier est vaste.

I TARIF PRÉFÉRENTIEL SUR LA BASE DE QUOTA

Mais d’emblée, pour lutter contre la para-hôtellerie, un package hébergement marchand et transport maritime est avancé avec la possibilité de mettre en place un tarif préférentiel pour les voyageurs sur la base de quota.

I « ACHAT DE FLUX » SUR DES DESTINATIONS EUROPÉENNES

Du côté aérien, pour faire chuter les prix et allonger la saison, un système « d’achat de flux » sur une dizaine de destinations européennes qui sécuriserait les compagnies a été détaillé par Gilles Simeoni. Il sera prochainement présenté à l’Assemblée de Corse, l’Exécutif espère le voir entrer en vigueur dès 2025.

I BILLET 30 % MOINS CHER DANS UN PACK

L’agence de tourisme de la Corse a établi un partenariat avec Air Corsica afin de permettre aux touristes de bénéficier d’un prix du billet d’avion de 30 % moins cher cet été sur des billets faisant partie d’un « pack ». Un dispositif qui rejoint sensiblement celui proposé par les socioprofessionnels.


PHOTO : CHRISTIAN BUFFA

« Il ne faut pas opposer le maritime à l’aérien »

Flora Mattei, présidente de l’office des transports, a assisté aux échanges qui se déroulaient hier à l’hôtel consulaire de Bastia entre professionnels du tourisme, autour de la question centrale des transports en Corse. Un secteur d’activité qui conditionne l’accès à la destination Corse.

Pour les professionnels, l’un des freins majeurs au tourisme en Corse est le transport. Plus exactement son coût, entendez-vous cette critique ?

On l’entend dans le sens où il faut qu’on analyse. En ma qualité de présidente de l’office des transports, je suis en charge de la continuité territoriale, ce qui veut dire qu’en termes de passagers, ce sont les opérateurs privés qui fixent la tarification. Il s’agit de l’offre et de la demande, et à ce niveau, l’office ne peut pas influencer car elle n’a pas la main.

Si des règles strictes existent et empêchent la puissance publique d’intervenir, comment travaillez-vous sur cette problématique ?

Nous y travaillons. Mais quand on parle de fiscalité écologique, on sait que cela ne va pas s’améliorer dans le maritime comme dans l’aérien. Dans le maritime, nous allons rentrer l’année prochaine dans une zone Seca* c’est à dire que la seule façon de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, c’est de réduire la vitesse des navires et donc le nombre de rotations possibles par jour. Et quand on raréfie l’offre, cela augmente les tarifications globales.

« Il faut plus de monde sur les ailes de saison »

Une forte concurrence entre le maritime et l’aérien a été soulevée lors de la réunion. Sur ce point, vous semblez en désaccord avec le président de la compagnie Corsica Ferries…

Je ne suis pas d’accord et je lui ai fait savoir. Il ne faut pas opposer le maritime et l’aérien car ils sont complémentaires. La personne qui va programmer ses vacances en Corse quand elle prend un avion, elle a une logique de consommation sur place qui est différente de celle du passager qui va embarquer sur un navire avec sa voiture comme sa famille. Ce n’est pas la même typologie de passager.

Alors quels sont les grands enjeux du tourisme en Corse ?

Nos lignes sont claires, il s’agit d’une amélioration quantitative pour une déconcentration du tourisme. Nous voulons avoir un tourisme à l’année et non un tourisme de masse en juillet et août car nos infrastructures ne sont pas en capacité d’absorber de tels flux. La déconcentration est simple : il faut plus de monde sur les ailes de saison. Le service public a aussi aidé ces comportements en maintenant une offre à l’année longue. Ensuite, il faut une équité sur toutes les plateformes aéroportuaires et portuaires pour que chaque bassin de vie de Corse puisse en bénéficier de la même façon.

*Zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (zone Seca)

JULIE QUILICI-ORLANDI

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