Amparà Méditerranée : une nouvelle synergie pour la formation en Corse

À la rentrée 2024-2025, la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse s'unissent sous une même bannière : Amparà Méditerranée.

Corse Net Infos – Rose Casado

Ce partenariat a pour objectif de mutualiser leurs offres de formation et d’accompagner entreprises et étudiants face aux défis économiques et sociaux de demain.

Face aux défis croissants du marché du travail, la CCI et la CMA de Corse ont décidé de franchir un nouveau cap en créant Amparà Méditerranée. Cette nouvelle structure, opérationnelle dès la rentrée 2024-2025, vise à offrir « une nouvelle offre de formation sur l’ensemble du territoire » en mutualisant leurs ressources humaines et matérielles.  Le tout pensé dans une démarche d’unité. « Amparà Méditerranée symbolise une union de deux organismes de formation qui collaboraient déjà depuis plusieurs années », rappelle Pascal Agostini, directeur Enseignement et formation au sein de la CCI de Corse. Une association qui s’inscrit également dans une démarche interconsulaire, puisque les élus ont un rôle à jouer pour « élever la formation à un autre niveau ».
 
En effet, par cette mutualisation des offres – qui représente près de 35 % des apprentis de Corse selon la CCI – destinée à ouvrir également de nouvelles formations, seront concernés les cycles allant du CAP au Bac + 5, mais également les entreprises dans de nombreux domaines tels que l’automobile, le service à la personne, le bâtiment, l’alimentaire ou encore la gestion ou le commerce. « Nous nous devons d’accompagner les entreprises vers les défis sociétaux de demain », estime Pascal Agostini. Et cela passe par de la formation continue et une passerelle de qualité entre étudiant et employeur. Face à la constante mutation des enjeux professionnels, accentuée depuis l’entrée en vigueur de la loi « Avenir professionnel » en 2018, visant à réformer le système de formation, la complémentarité des métiers apparaît comme une véritable clé de voûte, « notamment sur le volet commercial et managérial ».
 
Alors, désormais, les entreprises pourront recruter des jeunes en alternance, former des salariés, mettre en place des reconversions, en passant par un seul et même service bénéficiant de tout ce que les chambres consulaires ont à offrir. « Il est primordial de créer une synergie pour harmoniser l’offre consulaire », pointe le directeur Enseignement et formation. Et pour compléter leur large panel de formation, Amparà Méditerranée entend bien ouvrir de nouvelles filières, à l’instar de l’école hôtelière du Palais des Congrès d’Ajaccio, qui ouvrira ses portes dès la rentrée 2025. Des cursus en cuisine, en salle, mais également en management et entrepreneuriat y seront dispensés. 

« Le comportement du consommateur a été modifié, donc on doit s’adapter »

En créant Amparà Méditerranée, la Chambre de métiers et de l’artisanat et la Chambre de commerce et de l’industrie n’ont pas la volonté de concurrencer les autres centres de formations, mais souhaitent simplement faire valoir leurs qualités. « Aujourd’hui, le comportement du consommateur a été modifié, donc on doit s’adapter sur le digital notamment », constate-t-il. Les équipes ont donc travaillé sur des espaces internet complets, dotés de chatbots (programme informatique qui simule et traite une conversation humaine, ndlr), et ont également fait appel à des community managers. « Au fil du temps, nous sommes devenus des entreprises comme les autres, avec des stratégies marketing, c’est aussi pour ça que se réunir était important. »

La Corse, un territoire singulier

Plus qu’ailleurs, les structures doivent s’adapter aux spécificités liées à l’insularité, avec une majorité de très petites entreprises (TPE). Amparà Méditerranée se donne donc pour mission de les accompagner dans leur processus de formation et de recrutement d’apprentis.
Même constat du côté des jeunes, dans un contexte actuel « compliqué ». Le changement climatique, les nouvelles technologies, le télétravail ou encore la volonté de passer à un régime de travail de quatre jours font partie des paramètres à prendre en compte. Il est alors question de faire le lien avec l’entreprise et de les guider vers des cursus les plus professionnalisants possibles, afin d’intégrer au mieux le monde du travail.

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